L’entorse de Chopart est une blessure assez méconnue, souvent prise à tort pour une simple entorse du pied ou de la cheville. Elle touche pourtant une zone bien précise : l’articulation médio-tarse, située au milieu du pied.
Comme cette région intervient dans la stabilité, la propulsion et les mouvements de torsion, la moindre lésion peut entraîner des douleurs importantes et une récupération plus longue si elle n’est pas identifiée à temps.
L’articulation de Chopart : comprendre où se situe exactement le problème
Cette articulation se trouve entre l’arrière-pied et l’avant-pied. Elle réunit l’articulation talo-naviculaire et l’articulation calcanéo-cuboïdienne. C’est un carrefour essentiel qui permet au pied d’absorber les chocs et de s’adapter au sol.
Quand elle est atteinte, la douleur n’apparaît donc pas au même endroit que dans une entorse de cheville, mais dans une zone centrale, un peu en avant de la malléole externe, parfois difficile à identifier sans connaissance anatomique.
Pourquoi cette entorse est-elle souvent confondue avec une entorse classique ?
La confusion vient du fait que les premiers symptômes sont très similaires : douleur, gonflement, gêne à la marche. D’un point de vue extérieur, tout peut indiquer une entorse « ordinaire ». Le traumatisme d’origine est souvent le même : une torsion soudaine, une réception mal contrôlée, un faux mouvement ou même un choc direct.
Pourtant, la localisation de la douleur, sa nature et son évolution sont différentes, mais restent suffisamment proches des entorses communes pour induire en erreur.
Les signes qui doivent faire penser à une entorse de Chopart
La douleur ressentie lors d’une entorse de Chopart apparaît surtout au milieu du pied. Elle se manifeste au niveau du cou-de-pied et non pas au niveau de la cheville, ce qui constitue déjà un indice important. Beaucoup décrivent une douleur vive quand le pied est tourné vers l’intérieur ou l’extérieur, comme si le simple fait de “tordre” ou de mobiliser le médio-pied réveillait la blessure. Marcher devient difficile, parfois même impossible, surtout pendant la phase d’appui et de déroulé du pas.
Un gonflement peut apparaître au milieu du pied, parfois accompagné d’un hématome visible. Lorsque l’on appuie sur certaines zones, notamment sur le naviculaire ou le cuboïde, la douleur est nette et immédiate. Dans certains cas, l’entorse s’accompagne d’une petite fracture, ce qui explique pourquoi un examen d’imagerie est souvent nécessaire pour établir un diagnostic précis.
Dans quels contextes faut-il se méfier ?
Cette entorse doit être envisagée lorsqu’une douleur au pied persiste après un traumatisme, surtout si elle ne correspond pas tout à fait à ce que l’on attend d’une entorse classique.
Après une réception déséquilibrée, un choc violent, un écrasement ou une torsion non contrôlée, une douleur centrale du pied qui augmente en marchant ou qui reste présente même au repos n’est jamais anodine. Les sports impliquant beaucoup de changements d’appuis — comme le football, le basket, le trail ou la danse — exposent particulièrement à ce type de blessure.
Que faire si tu suspects une entorse de Chopart ?
Il est essentiel d’interrompre immédiatement toute activité physique, même si la douleur semble “gérable”. L’application de glace, le repos, la surélévation du pied et une compression légère peuvent aider à calmer la douleur dans l’immédiat. Une consultation médicale rapide est indispensable, car seule une imagerie (radiographie, scanner ou IRM selon les cas) permet de confirmer l’atteinte des ligaments médio-tarsiens et d’écarter toute fracture associée.
Le traitement dépend de la gravité de l’entorse. Dans les formes modérées, une immobilisation avec une attelle ou une botte peut suffire, parfois en limitant l’appui pendant plusieurs semaines. La rééducation occupe ensuite une place centrale, puisqu’elle permet de retrouver la mobilité, la force et la stabilité du pied. Dans les cas les plus graves, une intervention chirurgicale peut s’avérer nécessaire pour réparer les structures lésées.
Les conséquences d’un diagnostic tardif
Une entorse de Chopart mal diagnostiquée ou prise trop tard entraîne fréquemment des douleurs chroniques situées au milieu du pied. L’instabilité, la perte de mobilité et même l’apparition d’une arthrose précoce font partie des complications possibles.
La reprise du sport peut alors devenir difficile, voire impossible, tant que la blessure n’a pas été correctement prise en charge.
Comment réduire le risque d’en souffrir ?
Le renforcement musculaire du pied et de la cheville, le travail de proprioception et le choix de chaussures adaptées jouent un rôle important dans la prévention. Un bon échauffement avant l’effort, ainsi que l’évitement des terrains irréguliers lorsque l’on est fatigué, permettent également de réduire les risques de torsion au niveau du médio-pied.
En résumé
L’entorse de Chopart est une blessure moins connue mais bien plus sérieuse qu’elle n’en a l’air. Elle provoque une douleur centrale au pied, particulièrement sensible à la torsion et à l’appui, et elle nécessite une prise en charge spécifique.
Lorsqu’on connaît ses signes caractéristiques, il devient plus facile de la distinguer d’une entorse classique et d’éviter les complications.