Pourquoi porter une orthèse et combien de temps la garder ?
L'équipe d’Attelle Solution, forte de son expérience dans le domaine orthopédique, a compilé dans cet article les réponses aux questions les plus fréquentes concernant le port des orthèses. Nous abordons notamment la manière de les porter, ainsi que l'équilibre entre les avantages et les risques, en particulier en ce qui concerne la durée du port, selon les différentes utilisations.
Orthèse, prothèses et attelles: définitions et différences
Par définition, le port d'un dispositif orthopédique vise à compenser, immobiliser, prévenir ou corriger une déformation ou une blessure affectant une partie du corps. En fournissant un soutien à la zone touchée, il favorise la cicatrisation et le renforcement. La distinction entre les termes "orthèse" et "attelle" réside dans leur fonction respective.
Une attelle est conçue pour immobiliser une articulation, ce qui exclut généralement la pratique sportive.
En revanche, une orthèse sécurise la zone affectée en stabilisant l'articulation, que ce soit en prévention ou après une lésion. Ce maintien non immobilisant permet l'utilisation de l'articulation, ce qui autorise la poursuite de l'activité sportive.
Ainsi, une orthèse compense un déficit ou un manque ligamentaire, tandis qu'une prothèse remplace un membre ou une partie de membre manquant, dans le but de restaurer sa fonctionnalité et son aspect d'origine.
Dans quelle mesure porter une orthèse ?
Le bon comportement à adopter consiste toujours à privilégier les mécanismes d'adaptation actifs lors du traitement d'un patient, plutôt que de recourir à des mécanismes de protection passifs. On estime en effet que 80% des pathologies résultent d'un comportement inapproprié, souvent caractérisé par une surcharge excessive et rapide.
La première étape de la rééducation consiste donc à familiariser le patient avec le concept de progressivité dans l'effort : il est essentiel de quantifier le niveau de stress en fonction des symptômes et de ne pas recourir systématiquement à un traitement médicamenteux en cas de douleur après une activité intense ou une journée de travail prolongée dans une position inadaptée. Il est recommandé d'ajuster ses comportements, d'adapter ses activités et sa posture tout au long de la journée en fonction des besoins.
Lorsqu'une pathologie persiste, il est impératif d'explorer toutes les solutions possibles, en commençant par les options les moins invasives avant de recourir à des mesures plus agressives.
Lors du traitement d'une pathologie comme l'aponévrosite plantaire, il est recommandé de suivre une approche progressive, en commençant par des solutions actives sans recourir à des adjuvants plus agressifs pour le corps. Cela peut inclure le repos relatif, la rééducation active, les activités de transfert, et l'utilisation d'orthèses ou d'autres solutions non invasives. Si ces approches initiales ne fournissent pas de soulagement adéquat, alors des options passives comme la thérapie manuelle, les ondes de choc, le strapping, ou les orthèses plantaires peuvent être envisagées. En dernier recours, si toutes les autres options échouent, des traitements plus invasifs comme les infiltrations ou la chirurgie peuvent être considérés. Il est important de noter que l'utilisation d'une orthèse seule n'est généralement pas suffisante pour traiter efficacement la pathologie, mais peut être bénéfique en complément d'autres interventions.
Dans quels situations utiliser une orthèse ?
Le port d'une orthèse peut être bénéfique à différentes étapes du traitement. Voici les diverses phases où son utilisation peut être avantageuse.
Le port d’orthèse en prévention
Le sujet de la protection orthopédique gagne en importance et popularité. Par exemple, le port du casque de protection est désormais généralisé, notamment en ski, en réponse à l'augmentation des traumatismes crâniens. De même, bien que les blessures au genou ne soient pas aussi graves, leur fréquence chez les skieurs justifie le recours à une orthèse de protection, adaptée à l'intensité de la pratique. Dans des sports à haut risque comme le Motocross, les orthèses de genou haut de gamme sont quasiment obligatoires pour limiter la gravité des blessures. Les athlètes de haut niveau, conscients des risques, optent de plus en plus pour la prévention, notamment en ski où les blessures aux ligaments croisés peuvent entraîner des arrêts de carrière significatifs. Ainsi, la réflexion autour des protections, même pendant l'entraînement, est essentielle pour réduire les risques.
Le port de l’orthèse lors d’une pathologie persistante
En cas de pathologie persistante, le port d'une orthèse de compression peut contribuer à atténuer les mécanismes de douleur et favoriser une reprise précoce des exercices pour traiter la condition. Cette approche est fréquemment utilisée dans le cas de tendinopathies telles que la tendinopathie rotulienne ou d'Achille.
Le port de l’orthèse suite à un traumatisme
Suite à une blessure, le port de l’orthèse est utilisé en 3 temps :
Port de l’orthèse pendant une immobilisation fonctionnelle
Suite à une entorse, un choc ou un traumatisme qui ne requiert pas de chirurgie, il est essentiel de respecter une période de protection afin de favoriser la cicatrisation et de permettre une reprise sportive sans séquelles. L'utilisation d'une orthèse permet de limiter l'amplitude douloureuse, de réduire l'œdème par compression, et de procéder à une rééducation progressive au cours des premières semaines suivant la blessure.
Port de l’orthèse lors d’une reprise sportive
Après une période d'immobilisation et une rééducation adéquate, le port d'une orthèse peut offrir un sentiment de sécurité et aider à limiter le risque de blessure supplémentaire. Cependant, il est important de s'en défaire dès que possible pour éviter de développer une dépendance à l'orthèse.
Le port de l’orthèse pré-opératoire
Avant l'opération, l'utilisation d'une orthèse vise à restreindre les mouvements douloureux et potentiellement néfastes pour les résultats post-opératoires. Elle contribue également, par son effet de compression, à réduire l'œdème résiduel et à fournir à l'articulation la meilleure condition possible pour le chirurgien lors de l'intervention. Ceci est un facteur clé de succès pour l'opération, tout comme une bonne mobilité sans douleur pré-opératoire, garantissant une absence de raideur.
Le port de l’orthèse post-opératoire
- En post-opératoire immédiat, conformément aux directives du chirurgien (par exemple, suite à une ligamentoplastie du genou ou une opération de l'épaule), il existe une période incompressible pendant laquelle certains mouvements sont restreints pour le patient. L'orthèse, à ce stade, joue un rôle de protection en limitant les mouvements risqués et en sécurisant la cicatrisation progressive.
- En post-opératoire à court terme, à partir de 6 semaines après l'intervention, les orthèses ne restreignent généralement plus les mouvements fonctionnels globaux, mais elles limitent les mouvements anormaux pouvant stresser le ligament opéré. Il s'agit d'un maintien actif qui réduit les rotations et les translations. Parfois, les professionnels de la santé recommandent de la porter uniquement dans les espaces publics ou lors des déplacements en transport en commun, signalant ainsi que le patient est en phase de récupération.
- En post-opératoire à long terme, l'objectif est de ne plus avoir besoin d'orthèse après une intervention articulaire. Cependant, dans certaines situations telles que la reprise d'une activité sportive, le patient peut être amené à porter une orthèse.
La peur de rechuter est la principale raison du port d'une orthèse dans plus de 75% des cas. Le patient souhaite se protéger pour se rassurer et éviter de revivre une blessure traumatisante. Il est important de considérer l'aspect psychologique, et si le sportif se sent plus à l'aise avec une orthèse lors de la reprise, il ne faut pas hésiter à en porter une. Cependant, son utilisation doit être à court terme, et le patient doit progressivement se sevrer de l'orthèse pour ne pas développer de dépendance. Il est tout à fait compréhensible de chercher à se protéger par peur de rechuter, surtout si le corps n'a pas été préparé à une activité intense et ponctuelle comme le ski, le kitesurf ou le wakeboard.
La deuxième raison du port d'une orthèse après une opération est la gravité de la blessure. Si le patient a subi plusieurs fractures et présente des séquelles après la rééducation, une orthèse de protection lui permet de pratiquer des activités qu'il ne pourrait pas faire sans cette protection, et que le chirurgien ne permettrait probablement pas sans orthèse.
Combien de temps garder une orthèse ?
L'orthèse joue un rôle dans le processus de guérison en offrant une protection, et la durée pendant laquelle elle est portée varie en fonction des objectifs visés.
Quel temps d’utilisation d’une orthèse en prévention
Durant les activités extrêmes, la recommandation reste la même en termes de durée de port. Par exemple, pour le genou, il est conseillé de porter une orthèse de manière systématique lors des pratiques à haute intensité telles que le motocross, le ski de haut niveau ou le wakeboard. Qu'il s'agisse de prévenir les blessures ou de faciliter la récupération après une blessure, limiter les risques lors d'activités "extrêmes" demeure crucial.
En revanche, il n'est jamais recommandé aux sportifs de porter systématiquement une chevillère pour protéger le tendon d'Achille lors de la course à pied, ou deux genouillères pour jouer au basket-ball. Ce comportement ne trouve aucune justification scientifique et n'est pas fonctionnel.
La meilleure prévention demeure une préparation physique adaptée à la pratique sportive, garantissant ainsi un corps capable de supporter les contraintes imposées.
Quel temps d’utilisation d’une orthèse en rééducation
La rééducation se déroule généralement en deux phases successives : d'abord une phase d'immobilisation nécessaire pour permettre la cicatrisation, suivie d'une phase de reprise d'activité où l'orthèse joue un rôle primordial.
- Pendant la phase d'immobilisation, l'orthèse est souvent utilisée pour limiter les contraintes et les amplitudes afin de réduire l'oedème et l'inflammation résultant des mouvements ou de toute autre sollicitation externe après une blessure. Les orthèses utilisées à cette étape ne sont généralement pas les mêmes que celles recommandées lors de la reprise sportive. Elles offrent un soutien plus rigide et contraignant, parfois indispensable mais doivent être retirées dès que possible selon les recommandations médicales et les symptômes présents.
- Lors de la phase de reprise d'activité, il est important de réduire progressivement l'utilisation de l'orthèse si la cicatrisation se déroule correctement. Le strapping sur-mesure peut également être une option, mais tous les patients n'ont pas accès à un kinésithérapeute. Dans ce contexte, le port d'une chevillère ou d'une genouillère classique peut être bénéfique.
Il est cependant essentiel de noter qu'en cas de polytraumatismes (multiples entorses, séquelles importantes ou pathologies chroniques comme l'arthrose), il est impératif de suivre l'avis médical, car le port de l'orthèse peut être nécessaire sur une période prolongée.